Tribune Libre : "le conflit social qui vient"

Publié le par riposte2010

 

Le conflit social qui vient

 

 

Cela n’aura pas échappé à certains, je reprends la forme du titre de cet essai politique « clandestin » et collectif, « l’Insurrection qui vient ». Essai de 2007 aux Editions « La Fabrique ». Depuis lors, la situation sociale s’aggrave au fil des mois, les charrettes de licenciements se multiplient, et nous le voyons bien le nombre des « usagers » du social augmente. Des usagers de plus de plus usés, maltraités, stigmatisés. Et, en face, des travailleurs sociaux de plus en plus impuissants. Impuissants car ils sont confrontés à une diminution de leurs moyens, une pression croissante de leurs institutions, qui elles-mêmes subissent, ou acceptent le discours ambiant. Celui de la nécessaire « rigueur ». La menace d’un éclatement de la sphère économique, qu’elle soit réelle ou pas, est brandie comme un étendard par le pouvoir politique. Ainsi, il tente de justifier la nécessité d’un sacrifice à l’échelle des nations, des peuples. Il n’y aurait plus d’argent dans les caisses. Alors, après « travailler plus pour gagner plus » voilà le « travailler plus pour gagner moins ». Ne serait pas citoyen celui qui penserait et agirait autrement. De fait le pauvre, le précaire, dans ce contexte se trouve au centre de la cible politique. De même que l’immigré, le clandestin. Ils coûtent chers et ne rapportent rien selon la logique libérale et réactionnaire. Devons nous, nous travailleurs sociaux, nous réjouir de cela ? Selon une logique marchande, plus il y a de pauvres et plus « on » a besoin de nous. Devons nous être des acteurs passifs, regardant la misère franchir les portes de nos services, établissements et interdire toute humanité ? A l’inverse, doit-on considérer ce conflit social majeur montant comme une aubaine, une opportunité pour que le « monde change » ? Et que plus que l’efficacité, l’égalité et la solidarité soient à nouveau prépondérantes dans nos politiques sociales ? Le chaos n’est jamais souhaitable. Mais l’Histoire nous dit l’inverse. Elle nous dit que le changement profond, que le retour de la Justice Sociale passe par l’affrontement, la lutte, le combat. Elle nous dit que tant que nous ferons allégeances, nous travailleurs sociaux et citoyens, aux pouvoirs actuels, tant que nous accepterons que plus de 8 millions de personnes vivent dans la précarité, voir la misère, servant de menaces pour les autres, ceux qui bossent et qui sont prêts à tout accepter pour ne pas retrouver les autres « miséreux », alors rien ne changera. Et nous continuerons à nous laisser bercer par le quotidien professionnel, un doux ronronnement parfois perturbé par un « usager » qui pleure…

FRED

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Insurrection_qui_vient

Publié dans Tribune libre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article